Se libérer des pensées parasites

Nous passons des heures à penser. Nous produisons entre 12 000 et 60 000 pensées par jour. Ce nombre varie selon nos émotions. Plus nous sommes stressés et anxieux, plus ce nombre de pensée augmente. Cela nous mène parfois à des ruminations mentales qui nous paralysent. Difficulté de concentration, problème de sommeil, perte d’énergie… Les pensées parasitent impactent fortement le quotidien et empêchent de savourer le moment présent. Comment se libérer des ruminations mentales ?

Observer ses pensées

Nous avons cette capacité extraordinaire de créer des dialogues intérieurs. Toute la journée, nous nous racontons des histoires. Inutile de chercher à supprimer ces pensées, nous ne pouvons pas les arrêter. Nous ne disposons pas de bouton « pause » ni « stop ». Bien au contraire, plus nous essayons d’arrêter de penser, plus celles-ci s’infiltrent malgré tout. Plus on résiste, plus nos pensées persistent ! Si je vous dis de ne pas penser à un chat qui dort, quelle est la première chose que vous faites ? Vous pensez au chat qui dort ! Il n’est donc pas possible de chasser vos pensées. En revanche, lorsque vous prenez conscience que vous êtes dans des ruminations mentales, vous pouvez prendre du recul sur celles-ci. Observez vos pensées traverser votre mental comme des nuages qui passent le ciel. Cela vous permettra de prendre du recul sur vos pensées, de réaliser que vous n’êtes pas vos pensées. Vous réaliserez également que vos pensées ne sont pas la réalité. Plutôt que de subir, vous êtes celui qui observe. Ainsi, elles ne vous envahissent plus, vous reprennez le contrôle.

Exercice : fermez les yeux et placer votre souffle au centre de votre attention. Puis lorsque des pensées apparaissent, observez simplement comment votre esprit s’emporte. Prenez conscience du bavardage de votre esprit. Et revenez tranquillement à votre souffle. Peu à peu, vous pourrez remarquer la différence entre « penser quelque chose » et « s’apercevoir que l’on pense à quelque chose ».

Se reconnecter au moment présent

Nous sommes les marionettes de nos pensées négatives. Nous nous laisons diriger par elles. Ces pensées parasites renvoient généralement soit au passé, soit au futur. Elle provoquent alors des sentiments de culpabilité, de regret, d’anxiété. On est alors guidé par nos peurs, nos angoisses, nos remords. Pour sortir de ce schéma répétitif, il est essentiel d’apprendre à se reconnecter au moment présent. Avec la méditation ou la sophrologie, nous apprenons à ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. Prendre conscience de ce qui se passe là, maintenant, dans l’instant. La reconnection au moment présent permet d’arrêter le cours automatique de nos pensées. Pour faciliter l’accès au moment présent, nous pouvons ouvrir un nouveau regard sur le monde qui nous entoure.

« Tout a changé pour moi : une gorgée d’air, un bout de ciel, un regard, chaque instant de ma vie me nourrit. Chaque instant ? D’accord, j’exagère un peu, mais à peine. Beaucoup, beaucoup d’instants ; de plus en plus avec le temps. » Christophe André

En sophrologie, nous travaillons sur deux notions pour se remettre dans le moment présent : la respiration et l’ancrage. Ces deux concepts permettent de se défocaliser de toutes les pensées qui nous polluent.

1- La respiration

Et tout commence par le souffle. Toute notre existence, nous respirons. Respirer, c’est vivre. C’est le moyen le plus puissant, mais aussi le plus accessible pour se connecter à l’instant présent. La respiration consciente permet à la fois de fixer son attention tout en se défocalisant de ce qui nous parasite. Ainsi, la respiration est l’un des outils fondamentaux de la sophrologie. De cette manière nous nous reconnectons à ce qui est ici et maintenant, présent à soit.

Exercice : installez-vous confortablement, fermez les yeux et prenez conscience de votre respiration. L’air un peu plus frais qui entre par vos narines, et l’air un peu plus chaud qui sort. Prenez conscience de comment vous respirer, sans en changer la manière, sans essayer de la contrôler. Mais ressentez simplement votre respiration. Reproduisez l’exercice plusieurs fois.

2- L’ancrage

L’ancrage c’est reprendre contact avec son corps en le réintégrant dans notre champs d’attention sans chercher à modifier quoique ce soit. Pour cela, nous pouvons être pleinement attentif à nos points d’appuis : la plante de mes pieds en contact avec le sol, mon dos délicatement posé sur le dossier de la chaise… Apprendre à être à l’écoute de son corps et de ses sensations corporelles permet de ne pas être focalisé uniquement sur notre mental. Double bonus : quand on fait du bien à son corps, on fait du bien à son esprit ! 

Exercice : vous pouvez vous placer assis, debout ou allonger et fermer les yeux. Puis parcourez les chemins de votre corps. Prenez conscience de la forme de votre visage, de votre cuir chevelu. Prenez conscience de votre cou, de vos épaules et vos bras qui se relâchent. Observer la forme de votre cage thoracique. Prenez conscience du mouvement de votre respiration. Sentez que peut-être, votre respiration est devenue abdominale. Prenez conscience de la forme de vos hanches, de vos jambes jusqu’au bout des orteils. Conscience de la forme globale de votre corps, de sa mesure, de son équilibre. Après quelques respirations profondes, remettez en tension votre corps en remuant tranquillement chaque partie de votre corps et ouvrez les yeux.

En se connectant au moment présent et en observant vos pensées, vous apprenez à vous détacher de celles-ci. Demandez-vous si votre pensée est utile. Si la réponse est non, balayez là. Votre force, c’est votre pouvoir de choisir. Choissisez la manière dont vous vivez votre présent. Choissisez vos pensées pour ne gardez que celles qui vous sont utiles.